Clothilde Lasserre

Clothilde Laserre

Du singulier au pluriel

Des mathématiques à la peinture, Clothilde Lasserre a aisément franchi le pas. Née en 1969, dotée d’une formation de docteur ingénieur en mathématiques, l’artiste en elle s’est révélée voilà près de 20 ans au travers de ses peintures et de ses céramiques.

« Je regarde la vie. Je l’observe à une distance fragile. Sous mes yeux, ça grouille, court, discute et vit ».

Décimales et autres quantités infinitésimales, l’unité ne serait rien sans l’addition de tous ces chiffres après la virgule. Et c’est ainsi que les dizaines, centaines que dis-je milliers d’êtres humains que nous sommes sont autant de quantités non négligeables et indissociables qui, par leur cohésion, leur addition, voire leur multiplication, révèlent leur force et leur raison d’être.

Comme énoncé dans un proverbe indien, « unie à l’océan, la goutte d’eau demeure ».

Côté technique, Clothilde Lasserre recourt à l’huile qui lui permet dans ses couches successives et superpositions de donner matière à ses toiles et à ses couleurs.

Dans un univers noyé de brume et de gris bleu délavé se détachent silhouettes graciles ou petites bulles qui, à y regarder de plus près, sont autant d’individus satellisés, touches de couleurs vives et joyeuses.

Notre regard embrasse une scène, parfois une foule, regard distancié ou tout en verticalité, évoquant celle d’années passées par l’artiste en haut des tours de La Défense.

On voit alors des individus agglutinés en grapillons, tels des atomes, non sans rappeler notre place de l’infiniment petit au sein de l’univers.

Et c’est pourtant grâce au lien social que nous tissons, à notre volonté et à notre statut d’Homme pensant, désireux de quitter l’individualité pour devenir une personne que nous existons. De la solitude à la multitude, sans se départir de notre unicité.

Car, comme le disait Aristote : « l’Homme est un être sociable ; la nature l’a fait pour vivre avec ses semblables ».

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